Passage de la frontière sans encombre, avec juste un peu d'attente des deux côtés, mais ça passe relativement vite car nous sommes toujours submergés de questions par les autres voyageurs.
Bienvenidos en Ecuador et ses côtes escarpées: à peine entré en Equateur que nous faisons leurs connaissances! Mais les paysages rendent le voyage agréable, la pause photo étant toujours une excuse agréable pour se reposer. Nous passons notre première nuit chez les pompiers de San Gabriel. Même pas besoin de leur demander l'hospitalité: à peine ils nous voient, ils nous souhaitent la bienvenue et nous montrent où nous pouvons dormir. Nous passons la nuit avec un colombien venu de Bogota. Pour la suite nous vous épargnons les montées jusqu'à Ibarra, où nous sommes accueillis chez la maman d'un ami de notre hôte à Pasto (en Colombie). Nous sommes si bien que nous y restons deux jours, Benoît étant aussi très fatigué (pour une fois que c'est lui).
Nous évitons enfin la Panamerica et en récompense de nos efforts le Cayambe se dévoile (un peu) à nous. C'est bizarre de voir une montagne enneigée ici quasi sur la ligne de l'équateur. Il y a beaucoup de vent et l'air est très frais. Nous passons la "mitad del mundo", ligne de l'équateur, où nous nous arrêtons un bon moment afin de prendre tout plein de photos. Benoît est tout content d'avoir pu enregistrer sa position avec la coordonnée Nord 00°00.0000' (un truc de géomètre). Etonnamment ce passage symbolique nous fait moins d'effet que le Canal de Panama, mais c'est drôle quand même.
Proche de Quito nous passons quelques jours à la casa de ciclista de Santiago, c'est un chouette endroit où nous nous retrouvons avec pleins d'autres cyclistes (des colombiens, des basques, un canadien, une allemande, un brésilien et une polonaise). Nous en profitons pour réviser et nettoyer le vélo, aller visiter Quito (en bus). Nous repoussons notre départ d'un jour car on nous propose un dîner sushi le lendemain. (Enfin, c'était pour 13h, puis toutes les 5 minutes ils nous disaient c'est prêt dans 5 minutes, finalement nous avons "dîné" à 17h!) Le soir nous avons été invité chez un chilien à boire un alcool de cane (très fort) et manger du bon guacamole autour du feu. C'est des moments comme ça entre autre qui nous font aimer ce voyage!
Nous arrivons enfin à partir de la casa de ciclista et nous nous dirigeons vers le volcan Cotopaxi, première nuit à mi-chemin, nous demandons à un paysan si nous pouvons mettre notre tente dans son champ. Il accepte et nous propose même un très bel endroit sur un rocher avec vue sur une cascade. La "vraie" montée vers le Cotopaxi, le lendemain, est extrêmement dure pour nous. C'est une route de cailloux très raide, pas facile de garder l'équilibre, et nous devons souvent pousser. De plus, le vent s'est levé, et il commence à faire froid (7° au soleil, glacial dès que celui-ci s'est couché) Mais à chaque fois, la vue sur le volcan nous aide à surmonter ces difficultés. Nous passons la nuit au pied du volcan à 3'800 mètres, avec vue sur la lagune, tout seuls au milieu d'un immense champ. C'est vraiment pour des endroits comme celui-là que nous aimons notre voyage. Au petit matin la brume nous encercle, nous allons marcher un peu au bord de la lagune en espérant que les nuages se dissiperons. A midi, notre vœu a été exaucé, le Cotopaxi se dévoile à nouveau à nous, quel spectacle!
Les jours suivant ne sont que de la descente (enfin presque) jusqu'à Baños, petite ville touristique entre des falaises, avec vue sur rivière et volcan. Pour nous reposer du vélo nous faisons 6 heures de marche pour aller faire de la balançoire dans le vide à la casa de arbol, pas très reposant en fait (surtout le lendemain, où les muscles se font sentir à chaque coup de pédale). Nous descendons ensuite vers la selva (la partie de forêt amazonienne de l'Equateur), où nous retrouvons un peu les paysages de forêt tropicale humide que nous avions au Costa Rica et Panama. L'humidité et la pluie sont aussi au rendez-vous. Nous nous arrêterons un jour à Macas pour essayer de faire sécher nos affaires, en vain. A Limon nous décidons de prendre un bus pour Cuenca, car nous avons entendu que la ville vaut la peine d'être visitée et comme notre frein arrière nous a à nouveau lâché, c'est une bonne raison de quitter les pluies de l'Amazonie.
Notre voyage en bus ne fut pas de tout repos. Il était censé durer environ 3 heures mais après 2 heures de virages, de montées de descentes et de route pas goudronnée nous nous arrêtons. Nous allons tous, un peu surpris, voir ce qu'il se passe. La route est fermée en raison d'un éboulement. Nous voyons la roche s'effriter et les cailloux tomber, c'est impressionnant. Notre chauffeur décide d'attendre que ça se calme pour espérer passer. Après 5 heures d'attente, il se décide à faire demi-tour. Deux heures pour retourner à Limon et 5 heures de trajet par l'autre route. Après 14h de "trajet", nous arrivons enfin à 23h30 à Cuenca. Ce fut une longue journée, mais c'est toujours mieux que de finir au fond d'un ravin ou assommé par une pierre. (et c'était une expérience impressionnante!)
Nous avons donc pu enfin visiter Cuenca qui effectivement est une très belle ville, et acheter le matériel afin d'essayer de réparer notre frein.
C'est avec deux freins qui marchent (plus ou moins) que nous repartons vers le sud. Le frein se comporte quand même toujours bizarrement: lorsque nous sommes en altitude (vers les 3000m) il fonctionne normalement et quand nous sommes plus bas (vers les 1500m) il ne fonctionne plus. Nous ferons quand même quatre jours comme ça. Nous voulions quitter l'Amazonie et sa pluie nous nous retrouvons dans les montagnes et… sous la pluie, en plus de ça il fait froid. (Vraiment froid! On a même ressorti les gros gants et la cagoule) C'est bien dommage, car les paysages semblent vraiment beau! Nous passons une nuit dans la salle communale d'un tout petit village (quatre murs un toit et la porte et les fenêtres qui laissent passer l'air) mais au moins nous sommes à l'abri. Pas facile de repartir le matin quand il fait froid et qu'il faut remettre les habits tout mouillés. Nous arrivons le soir dans un petit village qui nous plait tout de suite beaucoup: ici, c'est un mélange de cultures, entre la campagne (où les personnes parlent quechua et sont habillés traditionnellement) et la ville (où ils sont habillés à "l'occidentale" et parlent espagnol). Et cela sans distinction d'âge.
Ensuite nous arrivons à Loja par une jolie petite route de terre, pas encore complètement sèche. C'est beau, nous longerons une rivière au fond d'une vallée. A Loja nous sommes accueilli par des hôtes warmshowers géniaux et nous pouvons enfin nous reposer, laver nos habits et réparer définitivement le frein. Nous avons dû acheter une nouvelle poignée car en fait la pompe de l'hydraulique était cassée, ça fait mal au porte-monnaie mais toujours moins mal qu'une descente sans freins (après 2 mois à avoir des problèmes, ça commence à bien faire!)
De Loja nous allons à Vilcabamba, village très touristique où nous retrouvons la chaleur et le sec. Ici, ça fait plusieurs mois qu'il n'a pas plu. Dans un petit camping nous rencontrons un couple de français qui remontent de la Patagonie en jeep. C'est sympa de partager les expériences de voyage des uns et des autres, et ça donne plein d'envies pour la suite!
Nous quittons Vilcabamba pour nos derniers jours en Equateur. C'est agréable nous roulons en pleine nature, et pour le premier août nous trouvons un bel endroit avec une superbe vue sur les montagnes, juste le temps de monter la tente, faire à manger et admirer le coucher de soleil puis le ciel étoilé. Magnifique! Nous croyons avoir fait beaucoup de montées, mais ce n'était rien comparé au jours suivants! Nous avons juste besoin de la petite vitesse et des freins car il n'y a que deux options soit ça monte (raide), soit ça descend (raide) il n'y a pas d'entre deux. Pour couronner le tout, les 50 derniers kilomètres avant la frontière ne sont pas goudronnés. Nous passons notre dernière nuit en Equateur à Zumba, où nous demandons à la police où nous pourrions passer la nuit en sécurité (car il y a beaucoup de monde en ville, il y a une manifestation sportive). Ils nous proposent spontanément une chambre, dans la gare routière car ils possèdent un poste là-bas qu'ils n'utilisent pas. Dernier jour en Equateur, 25 kilomètres nous séparent de la frontière, au petit matin il pleuvine, la piste à la descente est une patinoire il faut vraiment descendre très lentement. A la montée il nous faut parfois pousser, nos roues sont pleines de boue, nos chaussures aussi, pas facile d'avancer. Heureusement après la première bosse le soleil revient, sèche la route et notre vélo. Mais les pentes sont tellement raide que nous passons plus de temps à pousser qu'à pédaler (vive le vélo!).
Nous arrivons enfin à la frontière, le poste de douane est vide, et nous cherchons les douaniers. Après quelques recherches nous les trouvons en train de jouer au volley. Nous devons attendre (environ 1 heure) qu'ils terminent leur partie afin de traverser le pont qui nous sépare du Pérou.
Ouf, enfin arrivés! Qu'est-ce que c'était dur l'Equateur, mais un pays magnifique, plein de surprises!
On a aimé
- Les glaces
- Les paysages
- Les douches chaudes
On a moins aimé
- Les chiens
- Les chiens
- Les chiens
On a été surpris
- Les odeurs d'eucalyptus
- Les papillons