Patagonia North

A notre arrivée à Pucón en Patagonie nous sommes directement dans le bain: vent violent, pluie et froid. Nous trouvons un petit hostel pour nous mettre à l'abri et au chaud au coin du feu pour attendre Alberic (notre ami venu nous voir de Suisse). Ça nous change bien des jours précédents où nous étions en petits shorts. Mais le temps change très vite, et les jours suivants il fait très beau et chaud. Nous profitons des bains thermaux et des belles balades à faire d'où nous pouvons admirer les volcans Villarrica et Lanin.

Nous quittons ensuite Alberic et reprenons notre vélo après une longue période de repos. Le début est plutôt plat, nous sommes en plein printemps, les fleurs de toutes les couleurs bordent la route et nous sommes envahis de leurs odeurs. Il y a peu de trafic c'est très agréable à rouler, même lorsque la route se fait bien plus pentue. Nous repassons sans encombre en Argentine pour retrouver la "Ruta 40" et les magnifiques paysages des siete lagos. Enfin… surtout quand il fait beau. Nous passons Noël à la casa de ciclista de Bariloche en compagnie de Raphaël et Elodie un très sympathique couple de Français qui remonte d'Ushuaia. Nous pouvons échanger nos conseils pour la suite de nos voyages respectifs. Nous repartons ensuite direction le Chili, en passant par le parc naturel de Los Alerces.

Nous espérions être bien accueilli chez les pompiers de Cholila, malheureusement apparemment une nouvelle loi leur interdit désormais d'héberger des cyclistes. Mais le commandant habite juste à côté et nous propose un couvert qui nous conviendra parfaitement pour la nuit (surtout avec la pluie qui tombe, c'est bien agréable). Depuis que nous sommes revenus sur la 40 nous rencontrons beaucoup plus de cyclistes. Dans le Parc National de Los Alerces nous voyageons avec un couple de brésiliens en tandem et un couple de breton en vélos couchés. Nous repassons donc au Chili pour passer la nouvelle année à Futaleufu dans un petit hostel, rien de bien spécial, une soirée en amoureux et couché à peine minuit passé. Il pleut énormément nous restons donc au sec encore un jour.

Ensuite nous avons envie d'avancer, donc nous reprenons la route malgré pluie. Bien que le ciel soit très bas et nuageux nous apercevons quand même de beaux paysages, avec toute cette pluie, il y a des cascades partout. Nous traversons le village sinistré de Santa Lucia. La moitié du village a été enseveli sous une coulée de bout environ deux semaines avant notre passage, ainsi que 6km de route (en direction du nord) qui ont été emportés. D'ailleurs avant d'y passer nous ne savions pas trop si nous pouvions le traverser, c'était très dur d'avoir des informations fiables (surtout depuis l'Argentine, les deux pays ne se portant pas vraiment dans le cœur). Des hommes recherchent encore des personnes disparues, d'autre s'affairent à déblayer les décombres, c'est impressionnant à voir.

Mais nous voici enfin sur la fameuse Carretera Austral, route mythique de la Patagonie Chilienne, s'étendant sur 1200 km environ. Vu que la route venant du nord est fermée, c'est parfait pour rouler (si l'on oublie la pluie): un bon revêtement et presque pas de véhicules. Mais cela ne dure pas. Nous retrouvons bien vite le ripio et les voitures. Quand nous planifions nos étapes, les profils sont relativement plats. Dans la réalité nous découvrons ce que nous baptiserons le "plat patagonien". En fait c'est des successions de petites montées et descentes extrêmement raides, ce qui nous fatigue beaucoup, mais ça nous laisse plus de temps pour admirer les sommets enneigés et les glaciers. L'avantage, nous trouvons facilement des endroits où camper et même faire un feu pour réchauffer nos soirées assez fraîches.

Après 3 jours de vélo sous la pluie, de camping dans la nature (ou sous un abri de fortune), et de remettre nos habits mouillés et gelés le matin, nous faisons un arrêt forcé dans le petit village de Puyuhuapi, histoire de tout sécher et de se réchauffer. Nous y croiserons à nouveau tout plein de cyclistes: Maru, (Argentine), Ari et Aline (Brésil), et Jonas et Anaëlle, deux Suisses…dont nous apprenons que nous avons une amie en commun, et qui avaient donc entendu parler de nous. Le monde est vraiment petit! Nous repartons sous la pluie, pour aller faire une marche à quelques km de là, mais ne verrons le glacier que nous voulions voir que 2 secondes. Un peu frustrant, car le lendemain, le soleil se lève. Ici, nous l'apprendrons, le temps change très vite. Passant d'un froid glacial et de la pluie à un jour au soleil et du chaud le lendemain. Nous continuons notre route vers le Sud, croisant toujours plein de cyclistes.

Nous faisons un petit détour pour aller voir le village sur pilotis de Tortel. La mauvaise route de ripio nous fait un peu regretter le détour mais pas le surprenant village, construit entièrement sur pilotis, à flanc de montagne, avec des passerelles passant d'une maison à l'autre. Ensuite il faut prendre un ferry (gratuit) car il n'y a pas de route pour traverser un fjord. Nous dormons dans une cabane spécialement dédiée au voyageurs nous la partageons avec Ben et Lucile un couple de cyclo-parapentiste français. Sur les 100 derniers kilomètres qui nous mènent à Villa O'Higgins (fin ou début de la Carretera Austral), nous passons une journée où rien ne va (il y en a quelques-unes pendant le voyage). Après 7km la route se sépare en 2 et nous ne savons toujours pas pourquoi, mais nous avons pris le mauvais chemin. Après 15km, nous réalisons que nous avons perdu le GPS. Benoît retourne à pieds en arrière à sa recherche et, aidé dans ces recherches par les militaires qui refont la route, refait tout le chemin en arrière avec eux, mais ne retrouve pas le GPS. C'est quand ils lui demandent où nous allons qu'ils nous disent que nous ne sommes pas sur la bonne route. Par chance les militaires chargent notre vélo sur leur pick-up et nous ramènent jusqu'au croisement où nous nous étions trompés. Du coup nous reprenons notre (bonne) route en direction d'O'Higgins.

Arrivés là-bas il faut réserver les bateaux pour rejoindre El Chalten. C'est un peu l'inconnu car il n'y a qu'un petit bateau (9 vélos max) et il navigue au bon vouloir du capitaine et de la météo. Par chance nous pouvons prendre un bateau pour le surlendemain, ce qui nous offre une journée de repos afin de bien préparer le passage très difficile jusqu'à El Chalten.

Le beau temps est à nouveau de la partie, pas de vent, nous partons donc lundi sur le petit bateau, direction l'Argentine, pour une ENORME aventure! Mais ce sera pour le prochain récit!

Vidéo du Nord de la Patagonie
Photos de la Patagonie

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