Panama

Pour arriver au Panama nous avons traversés un petit pont où seulement un camion à la fois peut passer. Les formalités de douane se déroulent sans problèmes (comme d'habitude, même si nous n'avons pas de billet de sortie, ni de garanties financières). Comme souvent les douaniers sont plus intéressés par notre voyage qu'à nous demander les documents. A peine parti sur les route Panaméennes qu'on nous offre déjà à boire (heureusement car il fait très chaud), que les gens nous demandent où nous allons et nous conseillent une meilleure route, toute nouvelle qui n'était pas sur notre carte.

Nous longeons la côte Caraïbe, puis devons traverser le pays (et les montagnes) pour nous rendre sur la côte pacifique. La route est magnifique, au milieu de la forêt tropicale, mais comme on nous avait prévenu, nous voici dans de véritable montagnes russes. A peine avons-nous finit une montée qu'il y a une descente, puis à nouveau une montée et ainsi de suite. Pour vous donner une idée, en deux jours, d'à peu près 50 kilomètres, nous sommes montés 800 mètres et nous sommes descendus 800 mètres… c'est frustrant! Puis nous attend une journée que de montée (1985 mètres) très dure, mais magnifique, où nous avons la vue sur la mer et les îles, plein d'oiseaux, dont six toucans qui traversent la route juste devant nous sans respecter la priorité de droite (nous en verrons une quinzaine juste cette journée).

Une fois arrivés au sommet, c'est la descente sur la côte Pacifique et sa météo capricieuse: le matin il fait grand beau et chaud, et vers 14 heure nous avons droit à une belle averse tropicale (et comme à chaque fois on a pas réussi à se mettre à l'abri à temps, on se retrouve trempés jusqu'au slip!). C'est un peu frustrant, tous les matins nous séchons nos affaires qui serons trempées le soir. Après trois jours on a compris la leçon et nous allons essayer de partir plus tôt le matin et trouver un endroit où s'arrêter vers 14 h.

Nous avons rejoint la Panamerican Highway: ici au Panama, elle mérite vraiment son nom. C'est une vraie autoroute 2x2 pistes avec un bel accotement et peu de trafic. Comme il y a toujours un coté qui est en travaux, nous avons une moitié d'autoroute rien que pour nous, ce qui est très agréable.
Enfin…ça c'est ce qu'on pensait! Car arrivés à 200 km de Panama City, les routes se rétrécissent, et le trafic augmente. La pluie aussi finalement s'avère autant ponctuelle que les gens d'Amérique Centrale et n'en fait qu'à sa tête, et nous n'arrivons pas à y échapper. Nous arrivons à enfiler nos ponchos à temps mais face à des pluies pareilles, ça ne sert pas à grand-chose. Et une fois trempés, autant continuer. Voici un peu notre quotidien au Panama.

Nous arrivons à un endroit un peu symbolique pour nous, nous traversons le pont du centenaire qui enjambe le Canal de Panama. C'est juste un pont de plus qui traverse un cours d'eau mais pour nous c'est un sentiment étrange. Nous nous remémorons nos premiers jours en Alaska, il y a presque une année: nous n'arrivions pas à imaginer être ici! (Bien que nous l'espérions).

Nous arrivons enfin à Panama City. C'est un peu une ville à l'américaine, des grands immeubles, des immenses malls (supermarchés), des grandes avenues, mais ils roulent comme des latinos! Pas façile à vélo! (D'ailleurs, nous n'en croisons que très peu) Nous profitons d'un jour de repos pour amener notre vélo pour un contrôle général et allons visiter Casco Viejo (la vieille ville). Quel contraste avec la "nouvelle" ville qui est juste à côté. Nous nous retrouvons dans une petite ville coloniale avec des maisons colorées de 2-3 étages, des églises, des parcs; c'est vraiment charmant. Quand nous allons récupérer notre vélo, qu'elle ne fut pas notre surprise: le patron du magasin a décidé de nous offrir la réparation pour nous aider dans notre aventure.

Nous repartons donc vers la côte Caraïbe avec un vélo tout neuf, et nous passons quelques jours à Puerto Lindo pour attendre notre voilier, qui nous amènera en Colombie. Sur le chemin, trempés après une averse (pour changer!), nous longeons des champs, quand tout à coup, sur un barbelé, un paresseux tout trempé qui fait des acrobaties. Quelle belle récompense de s'être fait mouillés. De plus, nous verrons une famille de singes hurleurs quelque mètres plus loin.

Départ pour l'Amérique du Sud, une année pile poil après être parti de Suisse. Afin de fêter ça nous prenons une croisière de 5 jours dans les Caraïbes à travers les îles San Blas afin de rejoindre Carthagène et la Colombie. En fait nous n'avions pas vraiment le choix car pour relier la Colombie depuis le Panama il n'y a que l'avion le bateau ou essayer de braver la forêt vierge. Par soucis écologique (et non économique) nous choisissons le voilier. (bon... et puis aussi parce qu'on ne vit qu'une fois et qu'on voulait se faire plaisir!) Nous pensions bien voir de belles îles, mais à ce point quand même pas. Nous nous retrouvons sur les mêmes images que l'on peut voir sur les catalogues de voyage…en mieux! Nous nous arrêtons sur des îles désertes de sable blanc, de l'eau turquoise. Sur le bateau nous sommes une petite équipe de dix, plus quelques membre d'équipage. L'ambiance est excellente, nous faisons du snorkeling, du paddle, des jeux et partageons nos aventures. Les soirées sont animées entre homard en regardant le coucher de soleil, grillades au coin du feu ou soirée pirates! Une parfaite escapade au paradis! Enfin, malgré tout il faut quand même ternir un peu le tableau idyllique, beaucoup de courants marins arrivent dans cette région et ces belles îles ont quand même énormément de déchets. Pour vous donner un exemple, nous avons rempli un sac poubelle de 110 litres en 15 minutes en nettoyant juste 20 mètres de plage. Quand les bateaux passent ils essayent de prendre quelques sacs poubelles à ramener sur le continent, mais il y a encore beaucoup à faire.

A nous l'Amérique du Sud et ses hauts plateaux!!!

Vidéo du Panama
Photos du Panama

Costa Rica

Nous arrivons au Costa Rica et nous sommes directement plongés dans la forêt tropicale. Tout est vert autour de nous, nous entendons les chants des oiseaux, c'est rafraichissant! Nous passons notre première nuit chez des Suisses-allemands (de St-Gall), qui tiennent un petit hôtel. Nous posons notre tente au milieu des singes, un paresseux sur le palmier à côté de nous et un crocodile juste dans la rivière en contre bas. Waw! Déjà conquis par le Costa Rica!

Le jour d'après nous traversons des champs d'orangers. Nous nous arrêtons dans un tout petit village, nous profitons de la rivière pour faire un brin de toilette et nous rafraichir. Une eau magnifique, bleu turquoise. Ça fait plaisir de revoir des cours d'eau pas totalement à sec. Nous préparons notre souper en pensant passer la nuit dans ce charmant endroit. Trois enfants (13,10 et9 ans) du village viennent nous voir, nous disent que l'endroit n'est pas spécialement dangereux mais que parfois des gens un peu trop alcoolisés viennent roder par ici. (des Nicas…apparemment, ce n'est pas l'entente cordiale entre les deux pays ;-))Nous partageons notre souper avec eux, ils ont l'air de raffoler de nos pâtes trop cuites. Puis ils nous invitent à venir mettre notre tente dans leur jardin. Nous avons passé un étrange mais très agréable moment en leur compagnie. Ils étaient très curieux et nous posaient tout pleins de questions très pertinentes.

Sur les pentes abruptes qui nous mènent vers le Rio Celeste, sur une petite route caillouteuse, la poignée d'appoint du vélo se dévisse sous la force de l'effort, nous perdons l'équilibre et Benoit se tord la cheville en atterrissant. Nous retournons donc au village le plus proche, Bijagua non sans mal. C'est surtout Tessalia qui pédale, Benoit ne peut utiliser qu'une jambe. Nous resterons là-bas 3 jours à poser de la glace sur la cheville et récupérer le mieux possible. Nous ne voulons pas rester bloqué dans ce petit village alors un camion nous prend en stop jusqu'au Rio Celeste, nous visiterons quand même le parc, même si Benoit boitte bien bas. Il aurait été frustrant de passer si près d'un si beau lieu sans s'y arrêter. Le rio est d'un bleu turquoise à couper le souffle, et la légende dit que quand Dieu termina de peindre le ciel en bleu, il lava ses pinceaux dans le Rio Céleste.

Nous reprenons le vélo jusqu'à San Rafael car ce n'est que de la descente. Ce n'est pas forcément l'idéal, la cheville de Benoit le fait souffrir, mais il nous faut avancer. De San Rafael nous pouvons prendre un bus pour San Jose et à 10km de là (Heredia) une connaissance de Benoit nous accueille. A nouveau nous sommes agréablement surpris de l'hospitalité que nous recevons de la part de ces expatriés que nous ne connaissions que vaguement. En plus les trois jours suivant il était en vacances et nous avions la maison pour nous, nous en avons profiter pour bien nettoyer la remorque et le vélo ainsi que raccommoder les chaussettes…

Philippe, un ami de Benoit nous a rejoint pour une semaine de vacances. C'est l'occasion de visiter les lieux que nous avons manqués à cause de la blessure de Benoit. Première visite, le volcan Poas… où nous arrivons 5 minutes après qu'il soit entré en éruption. Du coup, impossible d'aller nous promener dessus! Dommage, mais impressionnant quand même! Nous allons donc marcher sur le volcan Arenal, où nous croisons un toucan! Magnifique! Nous nous baignons dans les rivières naturellement chaudes au milieu de la forêt tropicale. C'est féérique. Nous allons au Monteverde nous balader sur des ponts suspendus. nous ne verrons pas autant d'animaux qu'espéré, mais c'est quand même beau. Nous allons encore quelques jours à la mer à Manuel Antonio, et là nous voyons un paresseux juste un mètre au-dessus de nous le long de la route, juste un peu plus loin deux haras qui se disputent au sommet d'un arbre. Nous verrons d'autres paresseux, singes et autres animaux, mais ça n'a pas la même saveur de les voir au hasard que de les voir dans un parc naturel. Nous passons aussi beaucoup de temps dans l'eau, elle est tellement chaude et le vagues nous bercent. Mais le temps passe vite, et c'est déjà le moment pour Philippe de rentrer, et pour nous de repartir.

C'est donc tout reposés (et presque réparé pour Benoît) que nous repartons, direction la côte atlantique, mais ce n'est pas si facile que nous le pensions. Il fait chaud, et nos muscles ne sont plus habitués à l'effort. De plus, nous sommes sur une route avec beaucoup de trafic (tous les camions qui font le trajet entre le pacifique et l'atlantique). Mais la verdure est magnifique: tout est vert, humide, pleins de cocotiers et bananiers…et après quelques jours de trajet, la mer caraïbe! Quel plaisir! Des plages de sable, une ambiance plus relax (presque jamaïcaine, un peu comme au Belize), et une eau bleu turquoise. C'est parfait pour un dernier jour de farniente, avant d'entrer au Panama.

Ce que nous n'avons pas dit sur le Costa Rica, c'est que la pluie a été de la partie! Eh oui, la saison des pluies a commencé un peu plus tôt que nous l'avions prévu, et nous avons eu une averse quasi chaque jour, mais qui, la plupart du temps, ne dure pas trop longtemps.
C'était aussi pour nous un pays cher (ce n'est pas pour rien qu'on l'appelle la Suisse de l'Amérique Centrale ) et touristique, et nous nous réjouissons de retrouver un peu plus d'authenticité (peut-être?) au Panama. Mais nous avons adoré ce pays pour la richesse de ses paysages et de sa faune. Cela faisait vraiment plaisir de revoir un peu plus de nature!

On a aimé

Pouvoir boire l'eau du robinet
La nature verdoyante
Revoir des amis

On a moins aimé

Le trafic
Les moustiques
Les prix élevés

On a été surpris

Il n'y a pas d'armée
Voir les bananes Chiquita
Par le volcan Poas